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Concert de Delaurentis et interview

Concert à la Boule Noire pendant le Festival MaMA de Paris

Nous sommes heureux, à l’attention de nos lecteurs, de recevoir, après son superbe concert de la Boule Noire, Cécile DeLaurentis qui nous fait le privilège d’une interview.

Bonjour Cécile et Bravo pour ce concert Delaurentis à la Boule Noire. Bienvenue sur le Magazine Infos Spectacles & Loisirs et merci de nous accorder cette interview.

1-D. H : Le concert de DeLaurentis à La Boule Noire était un des concerts les plus attendu. En 1er : Bravo pour votre très belle prestation et merci d'honorer cette interview. Vous étiez présente au Festival MaMA de Paris pour un concert, Pourquoi ? Qu'attendiez-vous de ce Festival ?

C.L,            « Concert et Showcase de Delaurentis et interviews… » 😉

 

A ce sujet, c’est un festival assez incontournable pour les professionnels afin, par ailleurs de découvrir les nouveaux artistes.
Je suis très heureuse d’y avoir participé et j’ai eu de superbes retours.
Dans la même journée j’ai pu faire un showcase aux Trois Baudets et un concert à Boule Noire.


Le but de ce festival est aussi de faire grandir sa famille artistique par les rencontres avec d’autres musiciens,
au travers des concerts aussi et à cette fin rencontrer sa famille professionnelle.
Donc c’était riche en émotion. De plus un concert de Cécile DeLaurentis pendant le MaMA Festival c’est top, tout comme votre interview …

2-D. H : Cécile DeLaurentis, Avez-vous fait beaucoup de concerts å ce jour et quelles sont vos autres participations sur la scène musicale ? Nous avons cru comprendre que vous avez une composition, (Pulsion 2021), un de vos titres qui a été choisi pour un contrat publicitaire pour une grande Sté. Un grand groupe industriel en fait ?

C.L,           En effet j'ai la chance que mon adaptation du titre « Pulsion 2021 » ait été choisie. Après des mois de compétition, comme nouvelle identité sonore du groupe EDF pour les 5 ans venir. Le titre original de Jacques Loussier avait représenté la marque EDF dans les années 80. C'était donc très intéressant de le revisiter. Mais dans une version plus moderne, à ma manière, avec des voix à la fois naturelles et de synthèse pour jouer le thème.

3-D. H : Vous avez fait un arrangement, pour un hommage posthume de Christophe sur sa chanson « Les mots bleus » dans l’émission :
La boite à secrets, sur Fr3.

Vous l’avez interprété de manière très émouvante avec Elodie Frégé.
Pouvez-vous parler de ce duo avec elle et qui en a eu l’initiative ?
Envisageriez-vous d’un concert, Cécile DeLaurentis avec Elodie ?
Pourquoi-pas vous voir, toutes les deux, participer à quelques concerts sur ce titre, voir envisager une collaboration ?

 

C.L.           En 2020, å la terrible nouvelle de l’annonce du décès de Christophe, j’ai posté une version personnelle des « Mots Bleus » sur les réseaux,
interprétée avec mon instrument « Push ». Nous sommes amies avec Elodie Frégé.
Elle m’a envoyé un message tout de suite. Elle connaissait bien l’artiste et elle a été profondément peinée par sa disparition.
Comme elle a énormément apprécié ma démarche et ma version…

Donc, un an plus tard après cette version, l’émission « La boite à secrets » nous invitait pour l’interpréter en duo.
C’était très émouvant de se retrouver sur ce plateau avec le portrait de Christophe au-dessus de nous…
Il y avait beaucoup d’émotion dans ce concert d’artistes lui rendant hommage aussi.

4-D.H : Après ce concert, Cécile à MaMA Festival, et au travers de cette interview, avez-vous déjà projeté d'autres concerts pour promouvoir entre autres votre album Unica ? Que pouvez-vous nous annoncer au sujet d’Unica ?

C.L,           Oui bien sûr il va y avoir d’autres concerts. J’ai la chance de faire partie de la programmation des Bars en Trans à Rennes en décembre.

II y a aussi la 1 ère partie de Kid Francescoli, un live set pour Clubing TV. Ou encore une intervention pédagogique, très cool, dans une école primaire en ile de France.

 

Ensuite une ITW avec Joachim Garraud, il m’a invité faire une collaboration avec lui à Los Angeles, qui sera accompagné d’une série d’interventions là-bas autour de l’album UNICA.

5- D.H : Comment avez-vous géré la crise du Covid, pendant presque deux ans. Sans avoir la possibilité pour vous, de participer au moindre Concert Delaurentis. Ou d'effectuer une tournée avec les vôtres et avec des interviews distanciels je suppose ?

C.L.           II est vrai que c’est une période qui nous a privé, nous les, artistes de concerts. Mais qui nous a permis en même temps, de nous concentrer sur la création.
En ce qui me concerne, la crise du COVID a été riche en collaborations et en créations.

J’ai pu faire des remixes pour le duo Brigitte.
Participer et gagner la compétition EDF pour leur nouvelle identité sonore publicitaire pour 5 ans.

Puis des livestreames sur Twitch, YouTube… mais aussi des collaborations distance avec Atom, Don Turi.

Être beta testeuse sur des nouveaux contrôleurs comme l’Erae Touch, sortir des projets parallèles comme l’adaptation anglaise du célèbre « Mon Manège à Moi » d’Edith Piaf.

Cette période m’a permis de faire de belles collaborations en images sur la création des clips de l’album UNICA.

Je les ai pensés sous la forme d’un triptyque et le temps a été un allié c’est certain. II nous a permis de trouver des subventions et de réaliser les clips ce dont on rêvait.

Le premier « Life » réalisé par le collectif ACCIDENT et NoSide et représente la naissance d’Unica, ma sœur numérique. Le second « Pegasus » tout en 3D réalisé par Paul Perrier. En référence Tron Legacy ou encore le manga Ghost in the Shell, dans lequel nous plongeons dans les pensées numériques d’Unica.

Le dernier volet « Unica’s Cloud » a été réalisé par ABCDCD (Lily Allen, Franz Ferdinand). Il met en scène une altercation entre une jeune héroïne sortie d’un manga futuriste et une meute de drones. Dans ce clip, Unica a grandi, elle s’émancipe et devient autonome comme une jeune intelligence artificielle.

6- D.H : Pouvez-vous nous expliquer ce concept de Life et de la naissance de votre « sœur numérique » ?Profitons de cette interview pour nous expliquer comment au travers des concerts de Cécile DeLaurentis, comment pensez-vous transcrire celui-ci auprès de votre public

C.L.           Après 2 ans d’introspection dans mon studio avec mes machines j’ai commencé imaginer qu’on était deux à créer. II y avait des accidents, des bugs et je décidais de les accueillir et d’aller vers eux afin de découvrir ou cela pouvait me mener.

En fait c’étaient des révélateurs de nouvelles idées musicales, de nouvelles sonorités et donc de nouvelles chansons. Je passe beaucoup de temps dans mon studio. Entre 7h à 8h par jour et je me vois comme une scientifique dans un laboratoire qui cherche et explore. Comme dans le conte de Pinocchio, je suis une sorte de Gepetto et je fabrique ma sœur numérique qui s’appelle UNICA.

Elle est donc le personnage principal de mon album concept. Sa voix se dévoile avec des effets type vocodeur, autotune, pitch… et nous échangeons en duo. A travers les différents clips, on assiste à sa naissance. Comme celle que j’ai pu vivre en studio. On la voit grandir, évoluer jusqu’å devenir une vraie intelligence artificielle. Sur le titre « Somewhere in Be tween » qui a été enregistré en collaboration avec une I.A du Spotify lab. CTRL et supervisé par SKYGGE, pionnier en la matière.

Le dernier clip en 3D sortira au début de l’année 2022, aussi réalisé par Paul Perrier sur le dernier titre de l’album « Extra Life h. »

Unica sera devenu un être accompli et nous fera découvrir son monde numérique travers des paysages numériques dans un voyage contemplatif. J’ai vraiment hâte de faire de nouveaux concerts afin de présenter mon double numérique au public.

7- D.H : Vous avez réalisé des covers de Mike Oldfield (Tubular Bells), Vangelis (Love Theme) … Etc. N'avez-vous jamais été tenté d'en faire un, sur un titre de J.M Jarre ?

C.L,           J’adore la pratique de l’exercice de la cover. C’est fascinant dans cet exercice de cover d’essayer de s’approprier une œuvre classique ou cultisme comme Tubular Bells, Love Theme, Mon Manège à Moi, Interstellar… et bien sûr je suis en admiration devant le travail du pionnier, mais néanmoins très contemporain J.M. Jarre.

Ce serait un rêve de collaborer avec lui, surtout de l’accompagner pendant un concert.

Et puis j’ai déjà revisité, comme je vous l’ai dit, il y a quelques mois, le titre « Les mots bleus » de Christophe… c’est un texte de J.M Jarre!
Alors c’est une première approche mais j’ai le projet de revisiter un de ces thèmes très prochainement. Stay Tuned ! 😉

8- D.H : Je profite de cette interview, après votre concert, pour vous demander, si ce n’est pas indiscret, quel est le sujet principal dans votre travail de composition ? Quels thèmes explorez-vous ?

C.L,            Sur cet album concept, les titres parlent de ma sœur numérique Unica.
Comment elle apprend des Relations humaines, ses rêves, ses désirs, ses doutes, ses peurs…

On s’aperçoit qu’elle se construit de la même manière que nous. En imitant, en pratiquant… Peu à peu elle construit sa propre identité et devient autonome.

Sur mes EPS précédents, je revisitais des scènes de la vie du quotidien par le filtre d’une fable. Je pense souvent mes chansons sous la forme d’un scénario et comme dans le film Big Fish de Tim Burton, les personnes deviennent des personnages, les lieux „ des décors…les petites choses du quotidien deviennent des actes héroïques.

9- D.H : Comment votre pratique musicale a-t-elle évoluée au fils du temps (Depuis votre enfance à ce jour)

C.L,           Après avoir commencé la musique par en écouter beaucoup, car mon papa est pianiste de jazz. Il a été arrangeur pour Claude Nougaro (nous sommes toulousains).
J’ai passé mon enfance dans les clubs de jazz, écouter et chanter des standards.

Ensuite j’ai fait mon propre chemin en découvrant la musique électronique avec le trip hop, Björk.
Sans oublier bien sûr Laurie Anderson une des femmes pionnières de la musique électronique.

Je me suis mise, alors à étudier la musique au conservatoire. En même temps, j’ai commencé de produire, enregistrer mes premières compositions sur des logiciels comme Cubase ou Logic.
En 2016 Puis j’ai découvert le logiciel Ableton et son instrument dédié le « Push… ce fut un coup de foudre !

De suite, j’ai compris que cet instrument allait me permettre de retranscrire ma musique sur scène exactement comme lorsque je la compose en studio.

J’ai alors développé, avec les premiers titres une relation fusionnelle avec cet instrument et ma musique a depuis beaucoup évolué.
J’ai pu mettre ma voix aussi au cœur de toutes mes créations. En l’utilisant et la transformant de diverses manières. Rythme, harmonie, texture sonore.
Au final cela donne une signature très personnelle à ce que je fais. Enfin j’espère et je m’y efforce tous les jours !

10- D.H : Quel est le moment le plus marquant, à ce jour dans votre carrière ? En dehors du concert de Cécile DeLaurentis à la Boule Noire et de notre interview. 😉

C.L,           La sortie de mon premier album (Unica ! Ndr).
Jusqu’ici je n’avais sorti que des EPS et je rêvais de sortir un premier opus sur un format album.
J’ai vécu la gestation de cet album comme l’élaboration d’un long métrage.
Cela a duré presque 3 ans. Un vrai voyage vers soi, un parcours initiatique. J’y j’ai mis mes doutes, mes peurs, mes déceptions et en même temps mes rêves.
Cela dit, j’ai eu de belles récompenses, émotions, rencontres et collaborations. J’espère qu’elles vont me permettre de faire des concerts en France et l’Etranger et de découvrir des publics différents.

11- D.H : Est-il plus difficile pour une femme, de percer dans le monde de la musique actuellement. Au travers de cette interview quelle est votre approche, Cécile ? Même si sur le Festival MaMA, la présence féminine dans les concerts, approche de plus en plus la parité.

C.L,           C’est vrai qu’il y a peu de femmes productrices et compositrices mais je pense que c’est un atout. Nous amenons une sensibilité, une poésie, une approche différente dans nos créations et notre utilisation des nouvelles technologies.

Dans le paysage des musiques électroniques, les femmes ont toujours été minoritaires. C’est pourquoi j’admire l’artiste pionnière Laurie Anderson.
Son œuvre était avant-gardiste dans les années 70. Heureusement les temps changent et aujourd’hui il y a de plus en plus de femmes récompensées.

D’ailleurs Hildur Guönadöttir, a été oscarisée, à 38 ans pour sa BO du Joker, Sarah Schachner « Game Awards » pour sa BO de Assassin’s Creed. Mais il y a aussi Kelly Lee Owens qui signe la nouvelle identité sonore de la 2023 FIFA Women’s World Cup.

12- D.H : En vous remerciant de cette agréable interview, Cécile DeLaurentis, quel est votre projet, auquel vous tenez le plus… ou le plus fou à ce jour ?


C.L.         Faire une musique de film ! (Sourire.) 😉

D.H : Mille fois encore merci, Cécile DeLaurentis.

J’espère que nous pourrons dans un proche avenir réaliser une nouvelle interview avec vous.
Pour parler du succès d’Unica, de vos concerts, de toutes vos tournées et de vos futurs albums et projets.

Photos & Rédaction : Dominique Henry.
MaMA Festival 2021
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