Loverman , James de Graef
Ou l’art de la Métamorphose et des Amours Perdus
Loverman, James de Graef, ex-membre du groupe belge Shht, s’est lancé dans une carrière solo.
Loin de l’énergie débridée et expérimentale de son ancien groupe, il a choisi de s’aventurer dans un univers beaucoup plus intimiste.
Il avait depuis longtemps, aspiré à écrire et interpréter ses propres chansons, et le confinement et la crise du covid lui en ont donné l’opportunité.
Explorant les abysses de la solitude, ainsi que ses déboires amoureux, Loverman se dévoile avec un premier album sorti en 2023.
Son projet solo marque une véritable rupture, à la fois musicale et émotionnelle, vers une esthétique de la chanson indie folk empreinte de mélancolie et de profondeur.
Fort de 11 titres, « Lovesongs » nous convie à une multitude de ballades mélancoliques, accompagnées de délicates cordes admirablement mises en forme.
Avec son premier album Lovesongs, sorti à l’automne dernier,
Loverman révèle aussi une nouvelle facette de son talent musical.
Les influences de Leonard Cohen, Scott Walker ou Bill Callahan nous semblent perceptibles dans un grand nombre de ses compositions.
À travers sa voix grave et envoûtante, de Graef explore les méandres de l’amour, entre tendresse et chagrin, entre désir et désillusion.
Parmis ses morceaux, Différences Aside se distingue par ses sonorités soyeuses et son invitation presque poétique :
« Come Along for the ride / Sing a Song tonight ».
Avec une simplicité apparente, Loverman parvient à captiver ses spectateurs,
les entraînant dans un univers sonore qui rappelle les grands auteurs-compositeurs du folk.
Seul sur scène, dans une ambiance rappelant un one man show,
Il nous a interprété ses morceaux avec une profondeur touchante, utilisant sa voix grave et ses compositions minimalistes
pour créer une atmosphère introspective mais parfois interactive avec le public, avec humour.
Ce format scénique semble parfaitement être en phase avec ses ambitions artistiques,
où la plupart de ses chansons deviennent, presque, une confession intime.
Sa musique est une sorte de balade dans les ombres, où chaque note raconte une histoire,
chaque parole résonne avec une émotion.
Avec cette invitation simple mais sincère, Loverman guide les spectateurs
dans un voyage à travers ses réflexions sur l’amour et la perte.
Sa musique, est principalement portée par des guitares douces et des synthés subtils,
qui capture les émotions dans toute leur complexité.
Le MaMA 2023 a-t-il permis à Loverman de confirmer son nouveau positionnement en tant que songwriter dark-folk de grande qualité ?
Pour nous, par sa prestation, la réponse est oui.
A la fois nuancée et intense, son concert a révélé un artiste en pleine métamorphose, prêt à séduire un large public,
avec une musique aussi captivante, qu’émotionnellement réelle.
Il n’est pas seulement un auteur-compositeur mais aussi un interprète.
C’est assez extraordinaire comment est sa capacité d’interagir avec un public.
Loverman incarne une forme d’intimité rare sur scène, une belle rencontre entre la vulnérabilité
et la puissance artistique.
Le public présent ce soir-là, aux Trois Baudets, en était tout aussi séduit que nous.
A la sortie du concert, nous avons discuté avec quelques spectateurs, qui étaient aussi enthousiastes,
ravis de cette découverte et parfois même… s’il était possible, encore plus conquis que nous.
Une recommandation de plus à vous faire si vous ne le connaissez pas encore.
Son premier album Love songs fort de ses 11 titres et il est vraiment top, avec sa multitude de ballades mélancoliques !
Et plus encore sur scène si vous avez la chance de croiser sa route surtout ne passez pas à coté, sans vous y arrêter.
Rédaction : Dominique Henry,
pour Infos Spectacles & Loisirs, le 30/10/2023
Crédits Photos : Dominique Henry.